Résumé :
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L'objectif de cet ouvrage est d'expliquer la violence urbaine, en tentant de comprendre les jeunes qui y participent et par quel cheminement ils parviennent à défier l'ordre public. Les auteurs appliquent leur méthode d'investigation à une émeute survenue à Montbeliard le 12 juillet 2000. Ayant enquêté depuis 1985 dans différents domaines de l'espace socio-économique local, ils replacent les évènements dans une perspective historique et s'attachent tout particulièrement à en dégager les causes sociales. Ils analysent cette émeute comme un symptôme d'un ensemble de phénomènes qui affectent depuis vingt ans les classes populaires et qu'ils regroupent sous l'expression de déstructuration et décomposition du groupe ouvrier. Leur démarche cherche à mettre étroitement en rapport émeute urbaine et processus de paupérisation-précarisation des classes populaires. Ainsi, pour éclairer la genèse sociale de l'agressivité des jeunes du quartier, ils réintroduisent dans l'analyse des questions importantes comme la précarisation sociale, l'insécurité au travail, les modes de socialisation dans les familles, l'héritage social des vingt années de crise, le poids démographique dans la région de la génération des enfants d'immigrés et les obstacles que beaucoup rencontrent pour se faire une place dans la société. Ils réfléchissent, en définitive, à la façon dont se sont constitués les rapports de classes au cours de ces quinze dernières années et la manière dont ces rapports sont inscrits spatialement. L'ouvrage comporte trois parties : la première traite de la crise des années 1990-1998 ; la deuxième de l'entrée des jeunes sur le marché du travail (précaire) local ; la troisième qui couvre la décennie des années 1990 s'attarde à la place faite - ou plus précisemment non faite - aux enfants d'immigrés, tant dans l'entreprise que dans la cité.
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