Résumé :
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La formation continue diplômante permettant la délivrance d'un diplôme d’ingénieur ou d'un titre universitaire de niveau équivalent (DESS), a connu, depuis le début des années quatre vingt dix, un développement significatif. Selon leur traditionnelle visée promotionnelle, ces formations autorisent le passage des catégories professionnelles intermédiaires (techniciens) a celles de cadre technique ou d’ingénieur. Elles révèlent aussi d'autres usages sociaux qui témoignent de nouvelles formes de promotion sociale et qui assignent a la formation des objectifs différents : protection contre le chômage, accumulation de ressources professionnelles, par exemple. L'analyse sociologique qui porte sur les stagiaires fréquentant ces filières de formation (particulièrement pour les quatre filières étudiées), montre que la problématique dominante est, d'une part, celle du déclassement-reclassement et, d'autre part, celle de la construction identitaire liée au processus de formation. A partir des trajectoires des stagiaires, on tente de repérer le sens de cette mobilité et de caractériser, au moyen de la théorie de la "double transaction" (c. Dubar, 1991), les formes identitaires en construction-reconstruction, éléments constitutifs d'une socialisation professionnelle en cours. Dans une perspective interactionniste, la formation est envisagée comme le lieu de rencontre des configurations spatiales d'acteurs et de relations avec les logiques structurelles des marches du travail (marche interne/marche externe), les logiques organisationnelles des entreprises et autres systèmes de prise en charge, les logiques institutionnelles des centres de formation (curriculum différencié/curriculum unifié), et, enfin, les conceptions pédagogiques des filières de formation continue (savoirs théoriques/savoirs d'action ; méthodes déductives/méthodes inductives).
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