Résumé :
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La mondialisation atteint désormais la formation des cadres et des ingénieurs. En effet, depuis la fin des années 1960, deux types d'universels, celui de l'Etat, cristallisé dans le modèle éducatif des élites à la française et celui du marché, porté par le modèle éducatif anglo-saxon, se sont rencontrés et opposés au sein des espaces français de formation des élites. Les normes nationales semblent s'être ajustées à d'autres normes plus appropriées. Par l'introduction de matières internationales et la mise en oeuvre d'une pédagogie du savoir être, on vise à former les élèves des grandes écoles française, aux compétences attachées au modèle du manager. Les données empiriques recueillies entre 1994 et 1998 montrent la transformation du modèle français de formation. Celle-ci est passée par la construction d'une croyance, véhiculée par un discours qui s'appuie sur les transformations économiques, pour faire triompher l'idée d'un changement nécessaire de l'espace de formation et mettre ainsi à distance les normes scolaires et pédagogiques nationalement admises. L'exploration des domaines d'activités extra-scolaires des élèves, essentiellement associatives, permet en outre de mettre au jour les conditions singulières d'inculcation de ce sens pratique managerial.
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