Résumé :
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Des chercheurs de disciplines différentes et des acteurs de terrain appréhendent les situations de pauvreté et d'exclusion sous leurs aspects quantitatifs et qualitatifs. Le nombre de chômeurs s'est modifié en même temps que la structure du chômage, laissant place à des formes précarisées d'emploi. La pauvreté, saisie par rapport aux situations de travail, aux types de logement et aux statuts d'immigration est un phénomène multiforme, multidimensionnel et hétérogène qui procède d'une construction sociale. Il existe un rapport social à la pauvreté, spécifique à chaque pays et qui met en relation, de manière singulière, les expériences vécues, individuelles et le contexte institutionnel et macro-social. Dans ces espaces intermédiaires et flottants où se mettent en oeuvre, malgré des phénomènes de tris-doublés (l'exclusion est redoublée de l'ANPE aux dortoirs des espaces d'urgence) des interactions entre acteurs, des stratégies, une culture "aléatoire", l'exclusion n'est pas toujours une fatalité. Si elle n'est pas un état, un lieu "autre", en marge du social, mais un processus qui concerne la société tout entière, alors les politiques spécifiques de lutte contre la pauvreté ne devraient être que transitoires. L'urgence d'une politique globale fondée sur la négociation collective entre partenaires sociaux, entreprises et élus locaux, se fait sentir.
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