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Titre : | L’entrepreneuriat écologique : Dirigeant·es et salarié·es engagé·es pour le compostage des déchets alimentaires : Thèse de doctorat de Sociologie à l'EHESS |
Auteurs : | Maud Hetzel |
Type de document : | document électronique |
Editeur : | Paris : EHESS, 2024 |
Format : | 570 |
Note générale : | Consultation du document en interne uniquement. Voir les documentalistes pour accéder au document. |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ ASSAINISSEMENT VOIRIE ET GESTION DES DECHETS ; CREATION D'ENTREPRISE ; THESE ; SOCIOLOGIE DU TRAVAIL ; ECOLOGIE ; FRANCE ; CHEF D'ENTREPRISE ; SALARIE ; ETHNOLOGIE ; ENTREPRISE ; ORGANISATION DU TRAVAIL ; RECUPERATION ; PRODUCTIVITE ; AGENT DE TRAITEMENT DES DECHETS ; REPRESENTATION DU TRAVAIL ; ORGANISATION D'ENTREPRISE ; INEGALITES ; PROFESSIONNALISATION |
Mots-clés: | Engagement |
Résumé : | Cette thèse propose une analyse de l’engagement de dirigeant·es et de salarié·es d’entreprises privées en faveur d’une cause écologique, celle du « retour à la terre » des déchets alimentaires. L’articulation paradoxale entre logique de cause et logique productive, entre logique de don de soi et logique de profit économique soulève un ensemble de questionnements. Ainsi, comment comprendre que la sphère marchande, généralement considérée comme à l’antipode du militantisme écologique, soit investie comme un moyen d’engagement écologique ? Plus encore, comment comprendre que des parcours salariaux soient présentés comme des investissements désintéressés, qui plus est dans des entreprises elles-mêmes explicitement intéressées ? Comment, enfin, se fait-il que le secteur des déchets, traditionnellement connu pour la relégation sociale qu’il induit, soit désormais valorisé en tant que secteur essentiel, écologique, et même « noble » si l’on en croit certain·es dirigeant·es et salarié·es ? Pour répondre à ces interrogations, je m’appuie sur une enquête ethnographique au sein de deux réseaux d’entreprises de collecte et de compostage de déchets alimentaires. L’enquête repose également sur une soixantaine d’entretiens, menés auprès des dirigeant·es et salarié·es des entreprises, ainsi que, de manière plus marginale, avec des agent·es des institutions publiques en charge de la gestion des déchets à l’échelle locale et nationale. La thèse est structurée en trois parties. La première partie, composée de trois chapitres, met en lumière le fait que la concurrence entre les acteurs et actrices se renforce au sein de l’espace de la cause du « retour à la terre » des déchets alimentaires. Ce qui pouvait apparaître comme un espace hybride entre logique de cause et logique marchande prend progressivement la forme d’un champ économique, favorable aux fondateurs et fondatrices les plus doté·es du point de vue du capital économique comme de leurs trajectoires scolaires et professionnelles. La deuxième partie, qui comprend deux chapitres, s’intéresse au fonctionnement en acte des entreprises de cause, et notamment aux modes et aux rapports de production. Cette analyse met en lumière que derrière une même activité –celle de collecter et de composter les déchets alimentaires en ville –, se déploient des modes et des rapports de production bien distincts, qui peuvent être compris à la lumière des positions inégales que les entreprises de cause occupent dans le champ économique. Malgré les arbitrages distincts dans les deux réseaux d’entreprises entre logique écologique et logique productive, la comparaison met en lumière un résultat convergent : l’organisation du travail ne s’émancipe pas des logiques productives. L’enjeu de la troisième et dernière partie est d’explorer, à travers deux chapitres, les logiques individuelles d’entrée, de maintien et, éventuellement, de sortie des salarié·es dans les entreprises, ainsi que les inégalités et conflits qui traversent les collectifs. Je montre ainsi que l’engagement au nom de la cause écologique participe à lisser les rapports hiérarchiques entre salarié·es cadres et dirigeant·es et à créer un semblant d’homologie de position. Pour autant, la cause écologique est aussi au cœur de la reproduction d’inégalités entre salarié·es, qui sont inégalement disposé·es mais aussi inégalement positionné·es dans l’entreprise pour s’approprier les enjeux écologiques. La cause écologique ne suffit pas non plus à maintenir l’engagement face aux tensions induites par la professionnalisation des entreprises. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://theses.fr/s228156 |