Résumé :
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En transformant le travail, le Covid-19 a profondément bouleversé le cours de nos existences. Ses effets ont toutefois grandement varié suivant les situations professionnelles. Ce livre en offre une illustration, en documentant une expérience méconnue de la crise sanitaire, celle des salarié·es ayant continué à travailler à l’extérieur quelles que soient les restrictions, ouvrières, ouvriers, employé·es dans leur majorité. Objets d’un discours public de valorisation de leurs métiers, celles et ceux qu’on appelle « salarié·es essentiel·les » ont vu leurs conditions de travail et de vie se dégrader. Intensification des activités productives et domestiques, violente surexposition au virus, sentiment d’invisibilité : ces travailleuses et travailleurs subalternes vivent une expérience de domination sociale accrue. Ces vécus populaires de la crise sanitaire font néanmoins tension. Ils se formulent collectivement et font naître des colères spécifiques. S’appuyant sur un travail d’enquête mené par entretiens auprès de salarié·es de la grande distribution et de la logistique, ce livre montre comment les identifications de classe sont réactualisées par la pandémie. Il invite à analyser autrement les discours de glorification des « salarié·es essentiel·les », en les pensant comme des moyens de rendre légitimes et acceptables les nouvelles sujétions subies... avec un succès toutefois contrasté. (4ème de couv.)
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