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Titre : | Situations de travail, compétences transversales et mobilité entre les métiers |
Auteurs : | Frédéric Lainé ; Marc-Arthur Diaye, Collaborateur |
Type de document : | document Ă©lectronique |
Editeur : | Paris : France Stratégie, 2018 |
Collection : | Document de travail, num. 2018-03 |
Format : | 68 p |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ TRANSFERABILITE DES COMPETENCES ; COMPETENCE ; MOBILITE PROFESSIONNELLE ; TRANSITION PROFESSIONNELLE ; POSTE DE TRAVAIL ; ENQUETE SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL ; ENQUETE SUR L'EMPLOI ; SECURISATION DES PARCOURS PROFESSIONNELS ; METIER ; FRANCE ; RAPPORT |
Résumé : | Le marché du travail français est marqué par une augmentation du nombre de transitions professionnelles depuis trente ans. Un enjeu central pour les politiques publiques est de préparer les actifs à ces mobilités, afin qu’elles soient choisies plutôt que subies et qu’elles s’inscrivent dans des parcours professionnels ascendants. Pour ouvrir le champ des possibles, il faut donc identifier les facteurs facilitant le passage de tel métier à tel autre et en informer les actifs. De nombreux travaux insistent aujourd’hui sur l’importance croissante des compétences dites transversales, définies comme des compétences génériques mobilisables dans diverses situations de travail. Pour autant, en pratique, les personnes comme les employeurs ont du mal à définir ces compétences, à les objectiver et à en faire un véritable signal d’employabilité sur le marché du travail. L’étude ici présentée est innovante à deux titres. Dans un premier temps, elle propose une méthode originale pour identifier ces compétences et aptitudes transversales en partant des situations de travail des salariés. L’enquête Conditions de travail réalisée par la Dares en 2013 comporte en effet de très nombreuses questions décrivant les actes quotidiens de travail des personnes interrogées, à partir desquelles il est possible de dégager 16 situations de travail, plus ou moins présentes dans l’exercice d’un emploi donné : contact avec le public, utilisation d’outils informatiques, travail en équipe, conduite d’un véhicule, travail sous pression, etc. Un traitement particulier doit être fait pour une dimension, celle qui a trait à l’organisation du travail dans laquelle s’inscrit le poste. Sur la base des questions de l’enquête qui la décrivent, on peut faire émerger quatre grands types de postes : les postes relevant d’un travail autonome peu formalisé, qui s’opposent aux postes de type taylorien ; les postes relevant d’un travail autonome mais régulé par des objectifs, qui s’opposent à des postes où le travail est répétitif mais de type artisanal. En associant à chaque situation de travail des compétences transversales, on peut dès lors classer les métiers selon qu’ils font plus ou moins appel à chacune de ces compétences, donc définir des proximités entre métiers en fonction des compétences transversales mobilisées. Se dessine ainsi une cartographie de 75 familles de métiers à l’aune des compétences transversales qu’elles requièrent. Par exemple, les métiers de coiffeur, d’aide-soignant et d’enseignant ont en commun l’importance du contact avec le public. Dans un second temps, l’étude procède à une analyse des transitions entre métiers à partir des données de l’enquête Emploi de l’Insee sur 2005-2015. En particulier, elle identifie en première approximation quatre aires de mobilités entre métiers (entre des métiers manuels/techniques, entre des métiers de services, entre des métiers du tertiaire administratif, entre des cadres techniques et des techniciens). Mais surtout, de façon plus fine, elle démontre que, là où la proximité des compétences transversales requises est forte, les transitions professionnelles entre métiers sont plus fréquentes. Par exemple, la proximité de situations de travail, donc de compétences transversales associées, se traduit par un surcroît de flux entre les métiers de caissiers ou de vendeurs et ceux d’employés de l’hôtellerie-restauration, ou encore entre des attachés commerciaux et les professionnels de la communication. Plus précisément, sur les 16 situations de travail identifiées, 11 contribuent significativement à augmenter les probabilités de transition entre métiers. C’est le cas en particulier du type d’organisation du travail dans lequel s’insère le poste. Certaines dimensions jouent davantage sur les transitions qui s’effectuent au sein d’une même entreprise (travailler en équipe), d’autres sur les transitions d’une entreprise à l’autre (devoir examiner de petits objets ou des détails fins, utiliser des outils informatiques). La proximité de situations de travail transversales ne suffit évidemment pas à expliquer les flux de mobilité observés entre métiers. D’autres facteurs jouent fortement : le domaine professionnel, qui traduit des compétences spécifiques communes entre métiers ; des effets « frontières », quand il s’agit de passer d’un métier exercé très majoritairement par des hommes à un métier exercé très majoritairement par des femmes (et réciproquement) ou quand des métiers sont géographiquement localisés sur certains territoires. Au final, cette étude apporte des enseignements nouveaux, importants pour la mise en œuvre de politiques de sécurisation des parcours professionnels tout au long de la vie. D’une part, chaque famille de métiers se trouve positionnée sur une grille de compétences transversales qui se révèle pertinente en pratique, puisqu’elle permet de rendre compte en partie des transitions professionnelles observées. Une telle démarche, si elle se diffusait aux différents acteurs du marché du travail et aboutissait à la construction d’un référentiel partagé de compétences transversales, contribuerait sans doute à améliorer les processus d’appariement. Elle permettrait en particulier aux employeurs de préciser leurs attentes et leurs besoins, donc les aiderait à objectiver les processus de recrutement. D’autre part, pour les populations les moins diplômées, les compétences transversales ainsi identifiées apparaissent comme un signal d’employabilité susceptible de compenser leur faible qualification, donc d’accroître la confiance des recruteurs. Leur reconnaissance devrait permettre de mieux sécuriser les parcours professionnels de personnes en difficulté sur le marché du travail, surtout si elles font l’objet d’une certification.(France stratégie) |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.strategie.gouv.fr/publications/situations-de-travail-competences-transversales-mobilite-entre-metiers |
Documents numériques (1)
France-strategie-2018--dt-situations-de-travail-competences-transversales-et-mobilite-entre-les-metiers.pdf Adobe Acrobat PDF |