Accueil
Titre : | Origine sociale et réseaux d'insertion des jeunes ouvriers (1983) |
Auteurs : | Catherine Marry |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Formation emploi (n° 4, octobre-décembre 1983) |
Article en page(s) : | pp. 3-15 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ ORIGINE SOCIALE ; INSERTION PROFESSIONNELLE ; JEUNE ; OUVRIER ; PREMIER EMPLOI ; INEGALITE SOCIALE ; RESEAU SOCIAL ; COMPARAISON ; SECTEUR SECONDAIRE ; SECTEUR TERTIAIRE ; FRANCE |
Résumé : |
L'insertion professionnelle des jeunes peut être appréhendée — au-delà de la photographie statistique de leur situation (emploi, chômage...) à une date donnée — comme un processus de mobilisation par ces jeunes de « réseaux » ou moyens sociaux de recherche et d'accès aux premiers emplois, dont la forme, l'ampleur et l'efficacité (quant au placement) dépendraient largement de leurs caractéristiques sociales et scolaires. L'analyse des pratiques de recherche d'emplois et des emplois occupés (au 31 mars 1980) par 314 jeunes gens issus des LEP industriels des Bouches-du-Rhône en juin 1979 conduit en effet à observer de fortes disparités d'insertion entre ces jeunes selon la situation de leur père et leur filière d'origine (CAP ou BEP). Les possibilités d'accéder à des emplois stables et qualifiés seraient plus grandes — quelle que soit la filière — pour les jeunes dont le père est ouvrier professionnel, agent de maîtrise ou technicien dans l'Industrie que pour les fils d'« employés non qualifiés du tertiaire », et meilleures pour ces fils d'« actifs » que pour ceux dont le père est chômeur, invalide, retraité... ou décédé (« Inactif »). Ces disparités d'insertion selon l'origine sociale paraissent moins fortes toutefois parmi les jeunes ayant préparé un BEP que parmi ceux qui ont suivi une formation de type CAP. Cette discrimination sociale face à l'insertion des jeunes de niveau V et son atténuation relative pour les sortants des filières (et des spécialités) de LEP les plus valorisées résulteraient d'un double mécanisme qui jouerait de façon moins brutale pour ces derniers :
— celui d'un accès inégal — selon la situation du père — au réseau familial et notamment à la composante professionnelle du réseau paternel prééminente pour l'obtention d'un premier emploi d'ouvrier : 40 % de l'ensemble des emplois occupés à l'issue d'un CAP, 22 % à l'issue d'un BEP ont été obtenus grâce à une intervention directe du père ; — celui plus voilé, d'un détournement au profit des seuls fils d'actifs des réseaux (et des emplois qui y conduisent) a priori ouverts à tous ou « universels » (ANPE, porte-à - porte... et concours). Cette analyse, bien qu'insuffisamment étayée, nous paraît contribuer à alimenter le débat sur les limites mais aussi sur l'intérêt d'une politique de carte scolaire (meilleure répartition spatiale des sections les plus valorisées) qui viserait à réduire les inégalités sociales d'accès aux emplois. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3406/forem.1983.1049 |
Documents numériques (1)
FEM41.pdf Adobe Acrobat PDF |