Résumé :
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L'auteur aborde le chômage sous l'angle de l'élaboration des politiques étatiques. Dans la première partie de sa recherche il cerne les fondements idéologiques des politiques de gestion du non-emploi retenus par les pouvoirs publics depuis le début des années 1980, en s'appuyant sur les débats parlementaires et les circulaires ministérielles entourant les dispositifs d'insertion. Il traite des métamorphoses de l'insertion - d'une rationalité éducative à une rationalité économique - et des modes de traitement social envisageant l'entrepreneuriat comme modèle de cohésion sociale. Dans la seconde partie il se préoccupe des mécanismes autour desquels s'est réorganisé le traitement social du non-emploi, ses réalités et les schèmes d'interprétation qui l'entourent, substituant le sans emploi à l'incapable professionnel, à l'inadapté. Il pointe les conditions qui ont présidé à la consécration de la figure de "l'inemployable" , imputant l'invention de "l'inemployable" aux principes classificatoires retenus par les pouvoirs publics pour distribuer les populations. Il s'intéresse à l'effet performatif de l'action des agents oeuvrant dans les dispositifs d'insertion et qui institutionnalise la figure de l'inemployable. Enfin, il évoque le pouvoir des entreprises à définir les principes de la normalité/anormalité professionnelle.
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