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Titre : | Les générations au travail : des cultures différentes ou un collectif qui se méconnaît ? : Le cas des techniciens d’Edf (2013) |
Auteurs : | Jérémie Rosanvallon |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | La Nouvelle Revue du Travail (n° 2, 2013) |
Article en page(s) : | mis en ligne le 30 mars 2013 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ GENERATION ; TECHNICIEN ; CULTURE D'ENTREPRISE ; REPRESENTATION DU TRAVAIL ; FRANCE ; JEUNE ; AGE ; IDENTITE PROFESSIONNELLEOrganisme Cité EDF |
Résumé : | Départs massifs en retraite, arrivée de jeunes salariés supposément dotés d’une culture spécifique, la succession des générations semble aujourd’hui posée de façon de plus en plus problématique dans les entreprises. Mais au-delà des discours médiatiques et managériaux, quel sens et quel crédit faut-il donner à leur opposition ? Plus encore, jusqu’où l’analyse en termes générationnels est-elle justifiée ? Au travers du cas des techniciens d’Edf, cet article propose de montrer que l’opposition des générations trouve parfois moins sa source dans une divergence culturelle réelle que dans l’évolution de l’entreprise et des conditions d’échange entre les individus. Si on peut effectivement distinguer des groupes générationnels, ils sont plus le produit des interactions entre collègues et des évolutions du métier que de caractéristiques propres aux individus. Interrogés au moment de l’ouverture des marchés de l’électricité à la concurrence, les techniciens d’Edf les plus âgés pointaient du doigt l’écart culturel et professionnel qui les séparait des jeunes. Ils n’avaient, selon eux, pas été formés à la même école, ne partageaient pas les mêmes valeurs et le même attachement à l’entreprise. L’enquête révèle cependant que les « jeunes » n’étaient pas si éloignés des « anciens » qu’il n’y paraissait. Derrière la mise à l’index des « jeunes », les techniciens dénonçaient surtout les transformations de l’entreprise et les associaient aux nouveaux arrivants. Cet amalgame tire d’abord sa source du fait que les « jeunes » représentaient un groupe clairement identifié, en raison d’une vague de recrutements, presque concomitante des annonces relatives à l’ouverture des marchés à la concurrence. Il provient aussi du fait que les conditions concrètes d’échanges entre techniciens ont progressivement évolué et les ont conduits à être de plus en plus isolés les uns des autres. Les anciens ne connaissent plus les nouveaux et sont ainsi plus enclins à en avoir une représentation déformée. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://nrt.revues.org/987 |