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Titre : | Déclassement et chômage : une dégradation pour les plus diplômés ? : Etat des lieux de 2007 à 2010 |
Auteurs : | Philippe Lemistre |
Type de document : | document Ă©lectronique |
Editeur : | Marseille : CĂ©req, 2014 |
Collection : | Net.Doc, num. 123 |
Format : | 24 p |
Langues: | Français |
Catégories : |
Affiliation Céreq Céreq - Centre associé de ToulouseThésaurus CEREQ DECLASSEMENT PROFESSIONNEL ; CHOMAGE ; ENQUETE GENERATION 2007 ; NIVEAU DE FORMATION ; NIVEAU V ; NIVEAU IV ; NIVEAU III ; FRANCE |
Résumé : | Ce texte présente un état des lieux du déclassement au sens classique, puis propose dans un second temps d’y intégrer le chômage. Le déclassement suppose un décalage défavorable entre les compétences acquises en formation initiale et requises dans l’emploi. Concrètement, dans une situation de déclassement, le niveau de qualification de l’emploi est inférieur au niveau auquel « devrait » donner accès le diplôme, ce qui suppose une norme de correspondance entre niveau de diplôme et qualification de l’emploi. Or, une telle norme fait l’objet de débats, de telle sorte que plusieurs coexistent. Nous en associons trois (institutionnelle ou normative, statistique et salariale) dans un premier état des lieux établi à partir de l’enquête 2010 du Céreq qui concerne les jeunes sortis du système éducatif en 2007 (Génération 2007). Pour l’investigation « classique » sur la population active occupée (en emploi à trois ans), la norme statistique conclut à l’absence de déclassement pour les niveaux bac et moins. Comme celle-ci repose sur un principe que l’on peut résumer par « tout ce qui est fréquent est normal », la fréquence relative élevée de diplômés de niveau IV (bac) ou moins dans les emplois non qualifiés conduit à conclure à l’absence de déclassement. Selon cette mesure, un peu plus d’un jeune sur 10 est déclassé (11,4 %). Toutefois dès lors que l’on mobilise les deux autres mesures (salariale et institutionnelle), le taux passe à un sur trois (33,2 % pour les deux mesures), avec des disparités fortes par filière et niveau et des décalages entre les normes. Par exemple, les bacheliers qui ont poursuivi dans le supérieur sans obtenir de diplôme accèdent à des niveaux de qualifications comparables à ceux qui entrent sur le marché du travail immédiatement après le bac. En revanche, le déclassement salarial est plus fréquent pour les bacheliers qui n’ont pas poursuivi dans le supérieur. Au-delà des disparités par filière, les diplômés du supérieur sont nombreux à connaître le déclassement, souvent plus de un sur trois. Par exemple, trois ans après la sortie du système éducatif, au moins un diplômé sur trois de certains masters n’accède pas au statut cadre (déclassement institutionnel) et perçoit un salaire inférieur au salaire médian de la catégorie immédiatement inférieure, celle des professions intermédiaires et techniciens (déclassement salarial). La seconde partie compare deux générations, l’une entrée sur le marché du travail avant la crise, l’autre ensuite. Les résultats confirment une hausse importante du déclassement pour de nombreux diplômes du supérieur. Un phénomène qui s’amplifie dès lors que l’on prend en compte l’ensemble de la population active en considérant le chômage comme une situation de déclassement. Une convention argumentée empiriquement et théoriquement. Sur le plan empirique, cela se justifie par une observation nouvelle et a priori paradoxale : pour les bas niveaux (diplômés de niveau V, essentiellement CAP-BEP), la déqualification diminue après la crise (déclassement au sens classique, soit pour les CAP-BEP le non-accès à l’emploi ouvrier ou employé qualifié au moins). Un résultat qui interroge très clairement la légitimité d’une mesure du déclassement sans chômage. En effet, la prise en compte du chômage « rétablit » la dégradation de la situation des niveaux V. Différentes interprétations de l’ensemble des résultats sont proposées, avec, au vu de ces résultats, une forte légitimité théorique de la théorie de la file d’attente. |
Document Céreq : | Oui |
En ligne : | https://www.cereq.fr/declassement-et-chomage-une-degradation-pour-les-plus-diplomes |
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