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Titre : | Les secondes générations sur le marché du travail en France : une pénalité ethnique ancrée dans le temps : Contribution à la théorie de l'assimilation segmentée (2006) |
Auteurs : | Roxane Silberman ; Irène Fournier |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Revue française de sociologie (vol. 47, n° 2, avril-juin 2006) |
Article en page(s) : | pp. 243-292 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ DISCRIMINATION RACIALE ; EMPLOI DES JEUNES ; IDENTITE SOCIALE ; INSERTION PROFESSIONNELLE ; POPULATION D'ORIGINE ETRANGERE ; RECRUTEMENT ; COMPARAISON INTERNATIONALE ; ENQUETE GENERATION 1992 ; ENQUETE GENERATION 1998 ; FRANCE |
Résumé : | Cet article examine la consistance dans le temps de la pénalité ethnique à l'embauche pour deux cohortes de jeunes sortis de l'école au cours de la dernière décennie du XXe siècle. Les résultats montrent que la pénalité subie, à diplôme égal, n'a pas substantiellement changé pour le groupe des Maghrébins qui était déjà , dans les années quatre-vingt, en difficulté en dépit d'une baisse passagère du chômage et de la poursuite de la démocratisation du système scolaire. Elle est significative pour deux autres groupes : les jeunes originaires d'Afrique subsaharienne et à un moindre degré d'Asie du Sud-Est. Dans cette période où l'amélioration de la conjoncture a été plus favorable aux diplômés, les jeunes issus de l'immigration maghrébine sont, en nombre, encore restés détenteurs de faibles certifications. Ils sont désormais devancés par les jeunes originaires du Portugal, qui paraissent avoir été portés par l'expansion des filières professionnelles vers les niveaux supérieurs. Ceci peut conforter l'hypothèse d'une « discrimination statistique », mécanisme qui s'appuie sur les caractéristiques moyennes d'un groupe. La frontière avec une discrimination à caractère plus ouvertement raciste reste cependant floue. Le très fort sentiment de discrimination qu'expriment les jeunes issus du Maghreb et d'Afrique noire ainsi que la vision pessimiste de l'avenir qui l'accompagne indiquent de toute façon une fracture forte au sein de la société française que l'on ne retrouve pas pour le courant turc. Ces perceptions peuvent aussi contribuer à accentuer une dynamique négative sur le plus long terme, comme le montrent les données longitudinales dont on dispose pour la seconde cohorte. Ces résultats ouvrent sur une relecture de la théorie de « l'assimilation segmentée », telle qu'elle a été proposée dans un contexte américain, en référence au racisme spécifique de la société américaine à l'égard de la population noire héritière de l'esclavage. (source: revue francaise de sociologie). |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-1-2006-2-page-243.htm |