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Titre : | Les instances centralisées de représentation collective dans l’entreprise éclatée : une ressource de pouvoir ? (2024) |
Auteurs : | François-Xavier Devetter ; Maé Geymond ; Coralie Perez ; Corinne Perraudin ; Nadine Thévenot ; Julie Valentin |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Relations industrielles / Industrial relations (vol. 78, n° 4, Automne 2023) |
Article en page(s) : | Diffusion numérique : 23 mai 2024 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ RELATIONS PROFESSIONNELLES ; SOUS TRAITANCE ; GROUPE INDUSTRIEL ; ENQUETE REPONSE ; POLITIQUE D'ENTREPRISE ; FRANCE |
Résumé : | La représentation traditionnelle de l’entreprise a été mise à mal par des processus de désintégration productive (sous-traitance et dispersion géographique) et de concentration économique et financière (filialisation). Ce mouvement a été accompagné de droits collectifs nouveaux prenant la forme d’instances au niveau « centralisé », c’est-à -dire celui censé prendre en compte l’ensemble du collectif de travail. En se référant aux spécificités du cadre institutionnel français, cet article articule la théorie des ressources de pouvoir au concept de modelage institutionnel pour faire apparaître que les ressources de pouvoir des directions leur permettent de s’appuyer sur des lacunes institutionnelles limitant la portée de ces instances comme ressources de pouvoir pour les salariés. Il utilise l’enquête REPONSE 2017 (DARES) pour quantifier les entreprises « éclatées » ainsi que les instances de représentation collective qui s’y déploient. Six monographies d’entreprises éclatées sont mobilisées pour illustrer la diversité des stratégies de modelage institutionnel des directions dans la mise en place d’instances centralisées. La prégnance de trois formes d’éclatement (sous-traitance, groupe, multisites) et le peu de place qu’y prennent les instances centralisées sont d’abord mis en évidence. Les limites institutionnelles des instances centralisées sont ensuite analysées à partir des ressources de pouvoir dont disposent les directions et de la diversité des stratégies mises en oeuvre pour configurer ces instances. L’éclatement des entreprises est alors analysé comme un instrument d’altération des ressources de pouvoir des salariés en ce qu’il réduit leur intérêt et leur capacité à participer au dialogue social et qu’il divise et met en concurrence une main-d’oeuvre fragmentée. Des ressources d’association permettant de surmonter les divisions que fait naître l’éclatement et des ressources institutionnelles pour rééquilibrer la capacité à fixer le cadre de consultation des salariés sont finalement discutées pour restreindre les marges de manoeuvre des directions. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.7202/1111513ar |