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Titre : | Pourquoi les personnes occupant un emploi “essentiel” sont-elles si mal payées ? |
Auteurs : | Bruno Palier |
Type de document : | document Ă©lectronique |
Editeur : | Paris : SciencesPo - LIEPP - Laboratoire interdisciplinaire d'Ă©valuation des politiques publiques, 2020 |
Collection : | LIEPP - Working Papers, num. 116 |
Format : | 20 p |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ CRISE SANITAIRE ; REVENU ; FRANCE ; SEGMENTATION DU MARCHE DU TRAVAIL ; ECONOMIE ; TRAVAIL PRECAIRE ; TRAVAIL NON QUALIFIE ; CARE ; EMPLOI DE PROXIMITE ; BAS SALAIRE |
Mots-clés: | Polarisation des emplois |
Résumé : | Beaucoup de celles et ceux qui ont dû se déplacer pour aller travailler pendant le premier confinement, qui occupent des emplois alors dits « essentiels », ont des emplois précaires et mal payés. Comment expliquer que des fonctions aussi essentielles que celles occupées dans les infrastructures de service, les services aux autres, y compris l’éducation et la santé, soient si mal rémunérés et occupent si souvent des emplois particulièrement précaires ? Ce working paper commence par décrire succinctement les caractéristiques des emplois dits essentiels pendant la première crise du COVID et de celles (et ceux, mais ils sont moins nombreux) qui les occupent. Il retrace ensuite les séquences historiques ponctuant le développement de ces emplois. Chacune de ces séquences a contribué à la moindre protection et rémunération de ces emplois labellisés comme « non productifs » dans la littérature économique sur le marché du travail. Beaucoup des services aux autres ont d’abord été fourni de manière informelle comme tâche domestique accomplies par les femmes. Lorsque ces emplois ont été formalisés en lien avec l’entrée des femmes sur le marché du travail, ces emplois ont été conçus comme typiques de la maladie de Baumol, qui diagnostiquait une incapacité aux gains de productivité des emplois de service. Les politiques d’outsourcing des entreprises ont externalisé nombres des emplois (aujourd’hui dits essentiels) hors du cœur d’activité de l’entreprise afin d’en ré- duire le coût. Les politiques publiques des années 1990 – 2010 que l’on trouve en particulier en Europe continentale, destinées à soutenir le développement de ces emplois de services aux autres (notamment les baisse de cotisations sociales sur ces emplois), ont dans le même temps contribué à les enfermer dans une trappe à bas salaire et à moindre protection sociale. La stratégie de compétitivité mise en avant en Allemagne comme en France depuis le début des années 2000, qui pose que pour garder des prix attractifs à l’export, il convient de maintenir au plus bas les coûts ces emplois de service aux autres afin de fournir un environnement propice à la modération salariale dans les industries exportatrices. Le texte conclut sur les relations de domination que les structures du marché du travail et les politiques publiques ont mises en place dans ce que l’on appelle désormais l’économie de la connaissance. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://spire.sciencespo.fr/notice/2441/383olpaigi9i4p9s6v9qonmojl |
Documents numériques (1)
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