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Titre : | La négociation collective en contexte de flexibilisation de l’emploi dans deux usines au Québec (2019) |
Auteurs : | Armel Brice Adanhounme ; Christian LĂ©vesque |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Relations industrielles / Industrial relations (vol. 74, n° 1, Hiver 2019) |
Article en page(s) : | pp. 14–38 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ RELATIONS PROFESSIONNELLES ; NEGOCIATION COLLECTIVE ; ORGANISATION SYNDICALE ; POLITIQUE DE L'EMPLOI ; FLEXIBILITE DU MARCHE DU TRAVAIL ; SEGMENTATION DU MARCHE DU TRAVAIL ; POLITIQUE D'ENTREPRISE ; ETUDE DE CAS ; ENTREPRISE MULTINATIONALE ; RESTRUCTURATION D'ENTREPRISE ; CONDUITE DU CHANGEMENT ; CANADA ; QUEBEC |
Résumé : |
Des travaux récents en analyse institutionnelle ont souligné le rôle charnière des acteurs dans le changement institutionnel, notamment le pouvoir de l’acteur syndical à renouveler les institutions du travail. Ces recherches ont fait ressortir les trois aspects suivants : 1-l’agentivité, en réponse à la question de la représentation des syndiqués, notamment la construction d’une identité des travailleurs au-delà du milieu de travail; 2- la formation d’une large coalition au-delà des acteurs tripartites des relations de travail; et, enfin, 3-l’élargissement des répertoires d’action au-delà des frontières des entreprises et des contextes nationaux. Toutefois, contrairement à cette perspective sur l’agentivité qui dépendait autrefois des mécanismes de la démocratie industrielle, cet article montre que des contraintes structurelles peuvent restreindre, voire empêcher, la capacité stratégique des acteurs locaux à renouveler la règle en cet ère néolibéral de mondialisation de l’économie.
À partir de deux études de cas menées dans deux usines de première transformation au Québec —l’une appartenant à une entreprise multinationale canadienne, l’autre étant américaine —, cet article analyse comment les acteurs locaux, dans un contexte néolibéral de changement institutionnel, négocient la flexibilisation de l’emploi et la sécurité des travailleurs. Les résultats des négociations entreprises par les acteurs locaux, dans un cas, une négociation menée « le dos au mur », et, dans l’autre, « le fusil sur la tempe », montrent que l’issue du processus est tributaire de facteurs externes hors de la portée des acteurs locaux. L’agentivité a buté contre les impératifs économiques du marché, les politiques étatiques de dérégulation de l’emploi et l’intransigeance des maisons-mères concernant l’avantage compétitif des filiales. Dans l’usine américaine, ils ont déplacé l’ancienne règle des accords collectifs pour y substituer une nouvelle entente davantage axée sur les exigences du marché libéral. Dans l’usine canadienne, ils ont stratifié les accords collectifs, ajoutant une nouvelle entente (de facture inférieure à l’ancienne) basée sur le statut d’emploi et qui oppose les permanents aux contractuels. Dans les deux cas, des conditions structurelles ont limité la marge de manœuvre des acteurs locaux, avec des conséquences néfastes sur les travailleurs périphériques de l’entreprise flexible. (Source : revue) |
Document Céreq : | Non |