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Titre : | La marchandisation de l'Ă©ducation : Dossier (2023) |
Auteurs : | Claude Bisson-Vaivre, dir. ; Alain Bouvier, dir. ; Isabelle Klépal, dir. |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Administration et éducation (n° 180, décembre 2023) |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ ECONOMIE DE MARCHE ; EDUCATION ; FRANCE ; SYSTEME EDUCATIF ; NTI - NOUVELLE TECHNOLOGIE DE L'INFORMATION ; MUTATION TECHNOLOGIQUE ; ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE |
Résumé : | Quelle place la marchandisation prend-elle dans les systèmes éducatifs à travers le monde et dans le système éducatif français en particulier ? Entre les entreprises vendant des services à côté, en plus ou dans l’École, et les structures privées se substituant à l’École, le champ est vaste. Pour partager cette problématique, nous avons fait appel à des auteurs reconnus et à des approches diversifiées donnant lieu à débat et questionnements. Les propos, très souvent convergents, sont organisés autour de trois entrées. La première veut dresser les contours d’un phénomène sociologique et économique qui interpelle. C’est à Mark Bray, titulaire de la chaire UNESCO en éducation comparée à l’université de Hong Kong, spécialiste reconnu de la thématique, que nous donnons la parole en premier lieu pour nous faire partager ses observations sur le développement du phénomène à l’échelle planétaire. C’est ensuite Agnès van Zanten, éminente sociologue de l’éducation et directrice de recherche au CNRS, qui nous apporte un éclairage sociologique au niveau national ; Georges Felouzis et Barbara Fouquet-Chauprade, enseignants chercheurs en sciences de l’éducation et sociologie à l’université de Genève, complètent ces analyses tout en insistant sur la singularité de notre système éducatif en la matière ; tandis que Paul Mathias, philosophe, porte un regard inattendu sinon dérangeant sur les transformations de l’éducation et associe la Princesse de Clèves à la conclusion de son propos. La deuxième partie s’ouvre sur une interview percutante et sans langue de bois d’Agnès Perrin-Turenne, autrefois cadre chez Acadomia après avoir été enseignante et personnel de direction dans le public, et aujourd’hui directrice de la Tony Parker Adequate Academy. Gilles Braun, IGESR honoraire, Jean-François Cerisier, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université de Poitiers, abordent les stratégies des entreprises et opérateurs qui œuvrent sur le marché du numérique éducatif et analysent les processus et outils utilisés pour le conquérir et y prendre une place de leader. En miroir, Thierry Joffredo, responsable adjoint du pôle des applications et des utilisateurs de la Direction des systèmes d’information et de l’innovation de l’académie de Rennes, après avoir repéré les dangers des applications privées, présente les premières réponses institutionnelles et les opportunités pour revenir à des usages plus conformes aux principes de l’École. Catherine Moisan, membre du Comité éthique et scientifique de Parcoursup, livre le repérage qu’elle a fait sur les entreprises qui interviennent sur des créneaux spécifiques d’entrée dans le supérieur ; et Norbert Perrot, IGEN honoraire, aborde les incursions du secteur privé marchand dans les formations professionnelles au détour des évolutions législatives et réglementaires des derniers mois. La troisième entrée interroge plus spécifiquement les effets du développement de cette marchandisation. Entre demandes et inégalités induites, ne va-t-on pas vers une fragmentation de l’École ? Autrement dit, quelles sont les conséquences pour l’École publique et ses partenaires associatifs notamment ? Dans cette optique, Aziz Jellab, IGESR, mêle approche sociologique et approche plus institutionnelle pour analyser les raisons et les conséquences du développement de l’enseignement privé, perméable également au phénomène de marché. Peut-être pensait-on avoir tout écrit ou presque sur la difficile question de l’orientation. L’article d’Anne-Claudine Oller nous fait savoir qu’il n’en est rien et qu’en matière de fragmentation, le coaching scolaire amplifie le phénomène marchand de l’éducation. L'instruction en famille est-elle une autre forme de la marchandisation ? Philippe Bongrand, enseignant-chercheur à l’université CY Cergy Paris-Université, se garde de répondre catégoriquement à la question mais remarque que le rôle de l’État y est déterminant pour que les dérives du unschooling et autres formes d’instruction hors école n’aliènent pas le bien public qu’est l’éducation. Enfin, nous ne pouvions pas aborder la problématique de ce numéro sans observer ce qui se passe chez les partenaires historiques de l’éducation. Isabelle Prat, docteur en sociologie et membre du Groupe de recherche sur les sociétés contemporaines des universités de Limoges et de Poitiers, s’appuyant sur une étude longitudinale conduite sur trois des principales associations complémentaires de l’École, met en avant les choix marchands qu’est amené à faire le monde associatif face à la baisse des subventions d’État. Enfin, pour conclure l’ensemble de ces textes et ouvrir des horizons, nous avons laissé la parole à Jacques Attali pour qu’il fasse partager aux lecteurs de ce numéro sa vision de l’École de demain dans un espace mondialisé et… marchandisé. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://www.cairn.info/revue-administration-et-education-2023-4.htm |