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Titre : | La santé au travail au secours de l’action syndicale ? Retour sur la « sanitarisation » d’un répertoire d’action militant (2022) |
Auteurs : | RĂ©my Ponge |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Politix (n° 135, 2021/3) |
Article en page(s) : | pp. 137-162 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ SANTE AU TRAVAIL ; SOUFFRANCE AU TRAVAIL ; HARCELEMENT PROFESSIONNEL ; ORGANISATION SYNDICALE ; RELATIONS PROFESSIONNELLES ; TRAVAIL ; FRANCEOrganisme Cité CGT ; CFDT |
Résumé : | De nombreuses explications ont été avancées pour rendre compte de la visibilité croissante des souffrances psychiques du travail (stress, burn-out, risques psychosociaux, etc.) dans l’espace public : « psychologisation » du social, recomposition des maux du travail, construction d’un problème public par des acteurs mobilisés, etc. Cet article s’intéresse au rôle des organisations syndicales et explore la piste d’une « sanitarisation » de l’action syndicale. Il interroge ainsi ce que la place croissante du thème des souffrances du travail dans le discours et les pratiques des organisations syndicales nous dit des transformations contemporaines du syndicalisme et de son rôle dans la politisation des enjeux du monde du travail. Articulant matériaux d’archives et entretiens, nous analysons les pratiques des acteurs en charge des questions de santé au travail au sein des directions des deux principales centrales syndicales françaises, la CFDT et la CGT, des années 1990 à aujourd’hui. Nous montrons que s’il s’est d’abord agi pour les directions syndicales, particulièrement la CGT, d’apporter une réponse à un problème social fortement publicisé, la mise à l’agenda des souffrances au travail est étroitement liée aux rapprochements entre des acteurs des champs syndical et scientifique d’une part et, d’autre part, aux difficultés croissantes des syndicalistes face aux directions d’entreprise. Dans un contexte de faible syndicalisation et de difficile recours aux outils de l’action collective (grèves, arrêts de travail), les directions syndicales tentent, à partir des enjeux de santé au travail, d’aider leurs militant·es à reprendre la main sur des questions classiques touchant au partage du pouvoir dans l’entreprise. Cette dynamique de sanitarisation n’est cependant pas univoque et reste fortement dépendante des enjeux propres au champ syndical et des acteurs qui y interviennent. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3917/pox.135.0137 |