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Titre : | Sciences en danger, revues en lutte (2020) |
Auteurs : | Camille Noûs |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | La Nouvelle Revue du Travail (n° 16, 2020) |
Article en page(s) : | mis en ligne le 20 mai 2020 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ CONFLIT DU TRAVAIL ; FRANCE ; IMPRIMERIE-PRESSE-EDITION ; EDITEUR ; TRAVAIL PRECAIRE ; SCIENCE SOCIALE ; ACTIVITE DE RECHERCHE ; CHERCHEUR ; REFORME ; POLITIQUE DE RECHERCHE |
Mots-clés: | Revue scientifique |
Résumé : | Pourquoi, en ce début d’année 2020, plus de 150 revues, essentiellement en sciences sociales, se sont-elles investies dans le mouvement social à l’œuvre depuis l’automne 2019 ? Tout simplement parce qu’elles ont considéré que les projets de réforme engagés par le gouvernement mettaient gravement en danger les sciences, l’enseignement, la recherche et donc les revues qui sont un des maillons essentiels de la chaîne de production de connaissances à caractère scientifique. L’enjeu de ce mouvement est donc clair : dénoncer la casse des services publics et le fait que les réformes gouvernementales à l’œuvre (entre autres : la réforme des retraites, la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche dite LPPR, la réforme de l’allocation chômage etc.) aggravaient les inégalités sociales. En effet, concernant plus spécifiquement le service public de l’enseignement supérieur et la recherche, si les projets prévus par la LPPR, qui s’inscrivent dans la lignée de réformes néolibérales développées depuis plusieurs années (pensons par exemple à la LRU), étaient mises en œuvre, c’est le fondement même du processus de création scientifique qui serait menacé. En effet, ces réformes s’inspirent largement des principes du nouveau management public : culture du résultat, culte de l’excellence et de la performance, prégnance des indicateurs quantitatifs, domination de la logique managériale sur celles des sciences ou de la pédagogie, etc. Leurs mises en œuvre conduiraient à une précarisation généralisée des enseignants et des chercheurs, à une diminution drastique des moyens alloués et à une dénaturation de l’esprit scientifique fondé sur le regard des pairs et non par des agences d’évaluation et de financement autocrates. Par cet engagement dans le mouvement, les revues signataires indiquent qu’elles ne souhaitent pas jouer le rôle de gestionnaire qu’on essaie de leur imposer, qu’elles refusent d’être de simples machines exclure à partir de critères essentiellement quantitatifs, qu’elles s’opposent au processus de gestionnarisation du domaine scientifique. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://journals.openedition.org/nrt/6512 |