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Titre : | Comment mesurer la valeur accordée au travail ? (2010) |
Auteurs : | Dominique MĂ©da |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Sociologie (vol. 1, n° 1, 2010/1) |
Article en page(s) : | pp. 121-140 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ ENQUETE ; REPRESENTATION DU TRAVAIL ; ENTRETIEN ; METHODOLOGIE D'ENQUETE ; COMPARAISON INTERNATIONALE ; EUROPE ; FRANCE |
Résumé : | L’article considère un matériel constitué de sept enquêtes sur grands échantillons (quatre enquêtes françaises et trois enquêtes internationales) et d’un ensemble d’entretiens approfondis menés en 2007 et 2008 par une équipe de recherche dont les membres appartenaient à six pays européens et dont l’auteure faisait partie, pour analyser les diverses manières d’appréhender ce que représente le travail dans la vie des individus. L’auteure pose notamment la question de savoir s’il est possible d’accéder à une éventuelle vérité de ce qu’il en est du rapport qu’entretiennent les personnes interrogées avec le travail par des questions directes subjectives, alors même que les sociologues ont depuis longtemps multiplié les mises en garde à l’égard de telles approches. Après avoir présenté le matériel et les principaux résultats, elle s’interroge sur ce qui semble apparaître comme une « énigme » française et sur la possibilité d’expliquer celle-ci. Selon les enquêtes considérées, les Français sont en effet, parmi les Européens les plus nombreux à indiquer que « le travail est très important », les plus nombreux à accorder plus de valeur aux dimensions intrinsèques du travail mais aussi à souhaiter que le travail occupe moins de place dans leur vie. Si les enquêtes s’appuyant sur des déclarations subjectives des individus ne sont pas en mesure de donner une information complètement exacte de ce qu’il en est réellement de la nature du rapport que ceux-ci entretiennent avec le travail, il est utile de les compléter par des entretiens organisés autour de « cas critiques », comme l’ont proposé par exemple Golthorpe et ses collègues à la fi n des années 1960, démontrant la nature en fi n de compte instrumentale du travail ou très récemment Ferreras, prouvant la nature en dernier ressort expressive du travail. Mais de tels dispositifs sont-ils, plus que les enquêtes sur grands échantillons et données subjectives, susceptibles d’apporter la preuve de ce que les individus pensent, en dernière analyse, du travail ? Et si les individus peuvent être amenés à « tricher » pour ne pas entacher leur estime de soi, ou pire encore, s’ils sont aliénés au sens que Marx donnait à cette expression, alors quelle confiance pouvons nous accorder aux enquêtes disponibles sur cette question, qu’il s’agisse de sondages, d’enquêtes d’opinion, de grandes enquêtes quantitatives ou d’entretiens approfondis ? Est-il possible d’envisager un type d’interrogation et un type d’enquête qui permettraient de prendre en considération ces limites pour mettre en évidence les pathologies du travail et de renouer ainsi avec le projet d’une étroite jonction entre connaissance et transformation sociale, qui était celui de la première école de Francfort ? (source : Cairn) |
En ligne : | http://sociologie.revues.org/237 |