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Titre : | Pouvoir régional et action publique en france |
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Auteurs : | Romain Pasquier |
Type de document : | document Ă©lectronique |
Editeur : | Marseille : CĂ©req, 2015 |
Collection : | Net.Doc, num. 145 |
Format : | pp. 15-30 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ REGION ; POLITIQUE REGIONALE ; POLITIQUE PUBLIQUE ; FINANCE PUBLIQUE ; ACTIVITE ECONOMIQUE REGIONALE ; DEVELOPPEMENT REGIONAL ; DISPARITE REGIONALE ; FRANCE |
Résumé : | A partir du constat selon lequel les collectivités territoriales représentent aujourd’hui plus de 70 % de l’investissement public en France, l’institutionnalisation des régions se joue donc aussi, et peut-être surtout, dans le jeu des politiques publiques régionales. Cette légitimation des Régions par l’action publique est d’autant plus importante qu’elles ne possèdent pas l’ancrage institutionnel de longue durée dont bénéficient les départements et les communes et qu’elles doivent leur émergence à des enjeux d’aménagement du territoire et de développement économique [Pasquier et al. 2011]. Se posent dès lors plusieurs questions : quels sont les contours de l’action publique régionale ? Comment saisir l’influence d’un pouvoir régional dans des séquences d’action publique par nature imbriquées ? Le pouvoir régional en France est un pouvoir différencié qui se déploie dans les interstices d’une action publique multiniveaux et inter-organisationnelle. On peut le repérer à la fois dans sa capacité à régionaliser certaines politiques sectorielles mais aussi dans l’existence de coalitions régionales présentes de longue date sur certains territoires [Pasquier, 2012]. Cependant, cette montée en puissance du pouvoir régional n’est donc pas un simple ajustement fonctionnel de la bureaucratie étatique. Elle s’accompagne, en France, d’une conflictualité croissante des relations centre/périphérie avec un État central qui, malgré ses difficultés, entend continuer à « gouverner à distance ». L’espace régional constitue un espace d’action publique avant tout caractérisé par l’imbrication des programmes et l’interdépendance réciproque des acteurs politiques et institutionnels. Gouverner cet espace implique donc pour les Régions de piloter de longues séquences de négociation via des contractualisations variées, de construire des coalitions territoriales dans le but de développer des capacités d’action dans des champs d’intervention très diversifiés. Toutes les institutions régionales n’ont pas la même capacité à produire ces représentations communes du territoire ni à construire des coalitions territoriales élargies transcendant les clivages politiques et les intérêts infrarégionaux. C’est dans l’histoire des pratiques et des identités politiques territoriales que les acteurs régionaux puisent les ressources pour produire les croyances et les valeurs partagées, à même de légitimer des priorités de développement et stabiliser sur le long terme des coalitions territoriales, comme l’illustre le cas breton. Le pouvoir régional se manifeste ensuite dans la régionalisation de certains secteurs d’action publique (transports, formation professionnelle). Par la mobilisation de ressources politiques, en particulier le registre de la légitimité démocratique et la construction d’une expertise technique régionale, les Régions s’affirment comme des opérateurs sectoriels incontournables dans les champs de compétence qui sont les leurs. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://www.cereq.fr/decentralisation-et-action-publique-quels-changements-dans-les-secteurs-de-leducation-et-de-la |