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Titre : | Le labor organizing dans les luttes des travailleurs précaires aux États-Unis : retour sur une ethnographie multi-située de longue durée (2020) |
Auteurs : | Mathieu Hocquelet |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Sociologie (vol. 11, n° 3, 2020/3) |
Article en page(s) : | pp. 277-290 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Affiliation Céreq Céreq - DTEPThésaurus CEREQ CONFLIT DU TRAVAIL ; ETATS UNIS ; TRAVAIL PRECAIRE ; ETHNOLOGIE ; ORGANISATION SYNDICALE ; SALAIRE MINIMUMOrganisme Cité Walmart |
Résumé : | Cet article propose un retour réflexif sur deux recherches menées entre 2013 et 2017 autour de l’émergence et de la diffusion de Our Walmart (OWM) et Fight for $15 (FF15), mouvements sociaux amorcés aux États-Unis par deux grands syndicats des travailleurs des services – United Food and Commercial Workers (UFCW) et Service Employees International Union (SEIU) – dans les emplois à bas salaire. Visant initialement le distributeur Walmart et les principales multinationales de la restauration rapide, ces mobilisations locales coordonnées à l’échelle nationale se sont diffusées à partir de 2012 dans la plupart des grandes métropoles nord-américaines autour de deux revendications centrales : le doublement du salaire minimum fédéral et le droit à la représentation des salariés dans leur entreprise. Ces mouvements, qui se poursuivent depuis, se caractérisent par leur grande échelle, leur inscription dans un temps long et par une série de victoires inédites face à des multinationales comptant parmi les plus grands employeurs privés au monde.L’article reviendra d’abord sur les principaux obstacles et opportunités conduisant à privilégier une approche multi-située à partir de différentes entrées, terrains, temporalités, angles et outils d’analyse. Considérant les conflits du travail et leurs mobilisations comme un continuum d’espaces et de pratiques, ces recherches se sont d’abord appuyées sur des objets et des méthodologies familières avant de s’ouvrir à de nouveaux acteurs autour d’une ethnographie du travail d’organizer dans deux bastions syndicaux des services. L’article s’attache ensuite plus en détail à l’ethnographie des mobilisations au long cours, c’est‑à -dire la confrontation à l’inconnu et à l’imprévu. Face à la diffusion de ces campagnes, il revient sur les implications de leurs réajustements structurels comme de leurs ajustements locaux sur la posture de recherche. Nous verrons à travers le suivi de ces mouvements dans deux États conservateurs du Sud marqués par une faible présence syndicale qu’une ethnographie tous azimuts des mobilisations des bas salaires a conduit à questionner la position du chercheur en tant qu’outsider face aux rapports sociaux de classe, de genre et raciaux traversant les services à bas salaire. L’article s’intéresse enfin aux difficultés liées à la distance à ces terrains dans l’observation à chaud de ces mobilisations dans la durée. Nous verrons ainsi comment le suivi de ces mobilisations longues et lointaines peut s’appuyer sur un éventail de dispositifs et d’outils contribuant, en complément de la pratique ethnographique, à préparer les terrains, effectuer des allers-retours, des veilles et à mieux inscrire les dynamiques des mobilisations dans des échelles et des temporalités plus larges. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3917/socio.113.0277 |