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Titre : | La gestion des émotions au travail : le cas des policiers d’élite (2014) |
Auteurs : | Hélène Monier |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | RIMHE - Revue Interdisciplinaire sur le Management et l'Humanisme (n° 13, 2014/4) |
Article en page(s) : | pp. 105-121 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ POLICE ; EMOTION ; PRATIQUE DE GRH ; COMPETENCE RELATIONNELLE ; FRANCE ; SANTE AU TRAVAIL ; CHEMINEMENT PROFESSIONNEL ; TRAVAIL EN EQUIPE |
Mots-clés: | Travail émotionnel |
Résumé : | Les métiers de la police impliquent un travail émotionnel important (Hochschild, 2003). Pour les policiers d’élite, ce dernier est nécessaire afin de mener à bien la mission, mettant en danger leur intégrité physique et/ou mentale. Leurs compétences émotionnelles leur permettent d’effectuer ce travail émotionnel, et de réguler leurs émotions en intervention. Cet article met en relation travail émotionnel, compétences émotionnelles, régulation émotionnelle et soutien social, concernant la prise en compte du facteur émotionnel au travail dans les unités d’élite de la police. Cette étude exploratoire comprend trois niveaux d’analyse : le niveau individuel, le niveau collectif et managérial, et le niveau des pratiques instituées de Gestion des Ressources Humaines (GRH). Comment les pratiques de Gestion des Ressources Humaines des métiers de la police d’élite prennent-elles en compte les compétences émotionnelles (Salovey et Mayer, 1990) qui permettent le travail émotionnel des policiers ? La santé du policier et la qualité des interventions sont en jeu. Des policiers d’unités d’élite, la plupart très reconnus et retirés des services, ont été interrogés. Tous les policiers consultés rationnalisent le danger consciemment, pour maîtriser leurs émotions, et se conditionner au calme. Cette réévaluation cognitive (Gross, 1998) leur permet de faire concorder au maximum l’émotion affichée avec l’émotion ressentie : le travail émotionnel semble s’effectuer en profondeur. Au niveau collectif, les policiers insistent sur le rôle bénéfique de plusieurs formes de soutien social. Enfin, concernant les pratiques instituées de GRH, les émotions sont prises en compte surtout dans le recrutement. La gestion des émotions se développe davantage au cours des entraînements quotidiens, en conditions proches du réel que dans le cadre de sessions de formation explicitement dédiées à la gestion des émotions. Des préconisations managériales se profilent, au-delà de ces deux pratiques de GRH que sont le recrutement et la formation : prendre en compte les émotions au travail dans la gestion des carrières et des retraits (absentéisme, réaffectations de poste, rotations des postes, autres retraits) et instaurer des conditions favorables permettant le soutien social. Notons quelques étonnements et pistes nouvelles ayant émergé de cette étude : au-delà des compétences émotionnelles, la « foi », l’entraînement, et le rôle de l’humour, permettraient aux professionnels de réguler leurs émotions ; et une addiction à l’adrénaline pourrait influencer la gestion des carrières. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-rimhe-2014-4.htm |