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Titre : | Durée et conditions de retour à l’emploi des mères après une naissance (2012) |
Auteurs : | Ariane Pailhé ; Anne Solaz |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Retraite et société (n° 63, 2012/2) |
Article en page(s) : | pp. 51 - 77 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ CHEMINEMENT PROFESSIONNEL ; FEMME ; RELATION TRAVAIL-FAMILLE ; TRAVAIL A TEMPS PARTIEL ; CONGE PARENTAL ; FRANCE |
Résumé : | Les trajectoires professionnelles des mères restent bien plus discontinues que celles des pères. En France, la participation au marché du travail des mères, y compris de jeunes enfants, est élevée et ne cesse d’augmenter, mais cette progression est à relativiser. Elle tient surtout à l’augmentation du travail à temps partiel dans les années 1990. De plus, la généralisation aux mères de deux enfants de l’allocation parentale d’éducation en 1994 a provoqué un fléchissement des taux d’activité féminine, traduisant les difficultés à concilier emploi et vie de famille. Aussi, cet article s’intéresse aux naissances comme un élément déclencheur de transitions professionnelles, et décrit la dynamique et les modalités de retour à l’emploi des femmes après une naissance. À partir des données de l’enquête Familles et employeurs (Ined, 2004-2005) et de l’estimation de modèles de durées sur les retours à l’emploi selon le rang de naissance, il montre que les interruptions d’activité pour s’occuper des enfants augmentent et s’allongent au fil des naissances, en fonction de l’attachement au travail et du degré d’employabilité. Le niveau d’instruction et la situation professionnelle occupée avant l’arrivée de l’enfant sont ainsi des éléments déterminants de la durée d’interruption et leur rôle augmente avec le rang de naissance. Plus la femme est éloignée de la norme de l’emploi standard à temps plein avant la naissance, plus elle risque de connaître une longue période d’inactivité, suivie d’un parcours professionnel précaire ou haché après la naissance. L’origine culturelle et sociale conditionne surtout la trajectoire après la première naissance. La reprise d’un emploi à temps partiel progresse beaucoup au fil des naissances et dépend, en grande partie, des conditions du dernier emploi. Elle est plus fréquente pour les salariées du secteur public. Au final, cet article montre que les parcours professionnels des femmes dépendent plus des conditions d’articulation entre vie familiale et vie professionnelle que du coût d’opportunité des interruptions. Ce résultat prône en faveur de politiques publiques aidant à concilier emploi et vie familiale, plutôt que pour des mesures excluant les femmes du marché du travail, d’autant qu’à terme, ces interruptions pénalisent les retraites futures des femmes. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-retraite-et-societe-2012-2-page-51.htm |