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Titre : | L'automatisation d'un atelier d'usinage à l'épreuve des histoires individuelles et des savoir-faire ouvriers (1985) |
Auteurs : | Alain Jeantet ; Henri Tiger |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Formation emploi (n° 11, juillet-septembre 1985) |
Article en page(s) : | pp. 3-23 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ QUALIFICATION ; MOCN - MACHINE OUTIL A COMMANDE NUMERIQUE ; AUTOMATISATION ; ORGANISATION DU TRAVAIL ; SAVOIR PROFESSIONNEL ; MUTATION TECHNOLOGIQUE ; FORMATION PROFESSIONNELLE ; ETUDE PROSPECTIVE ; USINEUR ; SECTEUR SECONDAIRE ; FRANCE |
Résumé : |
Dans cet atelier d'usinage d'une grosse entreprise de matériel électrique, l'introduction des commandes numériques à calculateur intégré bouleverse le paysage social.
Dans un premier temps le bureau des Méthodes tente de fonder sur son affranchissement par rapport aux savoir-faire des producteurs directs une organisation du travail en totale rupture avec l'autonomie opératoire que s'étaient préservés ceux-ci dans leur procès de travail. Les difficultés techniques sur lesquelles bute cette réorganisation servent alors de levier aux opérateurs, très qualifiés, des CNC pour faire reconnaître le caractère incontournable de leur expérience pratique du rapport à la matière. Et faire aboutir leur revendication d'une formation au langage de programmation : celle-ci, d'abord arrachée par bribes à leur expérience de conduite des CNC, se met progressivement en place jusqu'à devenir un principe d'organisation de l'atelier. Mais le succès même de leur lutte ne les engage-t-il pas alors dans une pratique sociale de leur métier inédite dans la mesure où, devenant producteurs non seulement de pièces usinées mais d'informations sur leurs « manières de faire » avec le métal, ils entrent, au moins potentiellement, dans le réseau de communication technique de l'entreprise dont ils avaient été écartés jusque là ? Telle est, en quelques mots, la trame du récit qui sert de base à cet article. Mais, par son mode d'argumentation, ce récit produit des effets de sens qui débordent largement le cadre de l'atelier où il se situe et pose de nombreuses questions. Qu'est-ce qu'un « ouvrier de métier », ou plutôt grâce à quelles pratiques sociales le devient-on ? Quels sont les ressorts personnels et familiaux nécessités par une telle mobilisation professionnelle ? Les ouvriers qui ont ici apportés la preuve qu'ils étaient co-producteurs de l'efficacité des systèmes productifs, ne doivent-ils pas être aussi considérés comme co-producteurs de fait des actions de formation ? etc. Et enfin cette question essentielle : quelle est la place du rapport à la matière dans le monde automatisé de la production qui se développe ? Quelle est sa place technique mais aussi, et surtout, sociale ? Le rapport à la matière ne peut-il constituer la base fondamentale d'une nouvelle typologie des qualifications ? |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3406/forem.1985.1475 |
Documents numériques (1)
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