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Titre : | Automatisation et nouvelles formes d'organisation du travail dans l'industrie automobile (1984) |
Auteurs : | GĂ©raldine de Bonnafos |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Formation emploi (n° 8, octobre-décembre 1984) |
Article en page(s) : | pp. 5-14 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ AUTOMATISATION ; ORGANISATION DU TRAVAIL ; COMPARAISON ; ETUDE DE CAS ; INDUSTRIE AUTOMOBILE ; FRANCEAffiliation Céreq Céreq |
Résumé : |
Beaucoup d'auteurs pensent qu'avec l'automatisation une nouvelle forme d'organisation du travail va Ă©merger dans l'industrie automobile dont les principes seront en rupture avec ceux du fordisme et du taylorisme. L'analyse de l'organisation mise en place dans deux usines appartenant Ă la mĂŞme entreprise, qui ont introduit le mĂŞme type d'automatisation en 1980, oblige Ă nuancer ce jugement.
La première usine reproduit les principes de l'organisation antérieure en les adaptant aux nouvelles caractéristiques du procès de travail. La division du travail entre les opérateurs est conservée et matérialisée à travers la ligne hiérarchique antérieure. Le contrôle individualisé sur chaque travailleur est reconduit selon des formes nouvelles qui renforcent la présence de la maîtrise. L'individualisation des postes est également maintenue. Finalement ce type d'organisation empêche, comme dans l'organisation fordienne, la progression de la qualification des opérateurs. La seconde usine, par contre, abandonne les principes du contrôle individualisé et de la division du travail entre les opérateurs. Elle introduit une organisation différente fondée sur le travail en groupe et l'autonomie qui permet aux opérateurs d'appréhender de façon synthétique le fonctionnement de l'installation, d'initier une réflexion en termes de système et de développer une capacité d'organisation. Les différences entre les deux usines s'éclairent quand on se réfère à l'histoire des relations sociales dans chacune d'elles. Dans la première, le fordisme n'a jamais été remis en cause. Les agents de méthodes ont pensé l'implantation des installations automatisées en conservant leur conception du travail individuel. L'atelier automatisé ne permet donc pas la collaboration. La maîtrise a également agi pour conserver un contrôle direct sur chaque travailleur. La seconde usine a connu des conflits violents dans les années 1970 qui ont obligé la direction à abandonner le travail à la chaîne et à introduire le travail en groupe dans une grande partie des ateliers. Cette phase de restructuration des tâches a influencé non seulement la direction mais aussi les agents de méthodes et la maîtrise. Les méthodes ont dû apprendre à prendre en compte le travail en groupe dans la conception des systèmes. La maîtrise fut obligée de se remettre en cause et d'accepter l'autonomie des groupes. La restructuration des tâches a donc joué un rôle de préparation pour les changements actuels. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3406/forem.1984.1095 |
Documents numériques (1)
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