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Titre : | Le mérite, une valeur républicaine (2010) |
Auteurs : | Marie Duru-Bellat |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Regards sur l'actualité (n° 361, mai 2010) |
Article en page(s) : | pp. 72-81 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ JUSTICE SOCIALE ; INEGALITES ; REUSSITE SCOLAIRE ; REPRODUCTION SOCIALE ; CHEMINEMENT PROFESSIONNEL |
Résumé : | Dans les sociétés aristocratiques, la transmission des statuts sociaux - ou dit plus simplement, des "places" - ne pose aucun problème, puisque la naissance en décide. Dès lors que la République pose que tous les individus sont égaux, la question de l'affectation des individus dans la hiérarchie sociale devient au contraire très complexe. Car si tous les individus sont égaux, en principe ( "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit" pose la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (DDHC) -, les statuts restent très inégalement attractifs (en termes de conditions de travail, de salaires ou de prestige...). La DDHC ne l'ignore pas, en poursuivant que ces "distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune". C'est donc sur la base des services qu'ils sont capables de rendre à la collectivité que les individus y trouvent leur place. Cette perspective se niche de fait dans une conception de la justice portée par le libéralisme classique : dans une société d'individus, il est à la fois juste et efficace que chacun puisse déployer ses talents sans être indûment entravé par des caractéristiques qu'il n'a pas choisies (sa famille d'origine, son sexe, etc.). La concurrence serait alors faussée, les chances ne seraient pas égales, et rien ne pourrait alors justifier les inégalités entre les places. (Source : DF) |
Note de contenu : | Ce texte présente la thèse développée et publiée dans l'ouvrage "Le mérite contre la justice", Presses de Sciences Po, 2009. |