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Titre : | Travail et politiques sociales. A propos de l'article d'Alain Supiot : "le travail, liberté partagée". (1994) |
Auteurs : | Dominique Méda |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Droit social (n° 4, avril 1994) |
Article en page(s) : | pp. 334-342 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ POLITIQUE SOCIALE ; TRAVAIL ; PHILOSOPHIE ; ANALYSE SOCIETALE ; SALAIRE ; FRANCE |
Résumé : | A partir de l'article d'Alain Supiot "Le travail, liberté partagée" Dominique Meda tente de démontrer l'ambiguïté de la valeur "travail" dans notre société à fort chômage. L'auteur fait appel à la philosophie et rappelle que les textes grecs font apparaître le travail comme seul moyen assurant la survie, le lien social s'établissant au delà du métier, sur des activités extra-professionnelles. L'invention de la notion de "travail abstrait" s'est faite au XIXe siècle grâce à la parcellisation des tâches "qui rend le travail de plus en plus mécanique et offre finalement à l'homme la possibilité de s'en éloigner et de se faire remplacer par la machine..." L'auteur étudie l'historicité de cette notion qui, à l'heure actuelle, bute et s'effondre devant les problèmes économiques. Ainsi la fin du travail hétéronome amène le développement de la "société du travail". Se pose alors le problème suivant : "qui est le sujet de la production ?" Ne seraient-ce pas les machines et les systèmes qui travaillent pour les hommes ? La rétribution de chacun se calcule non plus à partir du travail effectué mais aussi à partir de la production réalisée par les machines. En fait, les verrous économiques sautent, et c'est peut-être la fin du travail-contribution. Mais le chemin qui mène au partage du travail et à la redistribution de sa valeur nous amène à constater que le travail ne peut plus être le lieu de la réalisation de soi. De tels choix demandent la révision de la politique sociale au travers de la dissociation du travail et des droits auxquels il donnait accès : formation, protection sociale ... Ceci conduit à une réflexion de société sur le temps hors travail qui devient alors le temps de la réalisation individuelle. La valeur travail s'effacerait peu à peu dans notre société pour prendre une autre signification. L'auteur suggère qu'une réflexion fondamentale avec les nouvelles données économiques et sociétales soient engagée en liant toutes les sciences sociales à l'objet "Travail". Ces propositions consistent principalement à rendre le statut du travailleur indépendant de la prestation réelle du travail : ce n'est plus la prestation mais le statut qui apporte les droits. D. Méda montre alors les limites d'un tel système et les problèmes techniques qu'il soulève notamment pour le financement. |