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Titre : | L’articulation gouvernance-compétences comme déterminant de succès d’un projet associatif (2014) |
Auteurs : | Corinne Van der Yeught ; Virginie Vaicbourdt |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | RIMHE - Revue Interdisciplinaire sur le Management et l'Humanisme (n° 13, 2014/4) |
Article en page(s) : | pp. 86-104 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ MOUVEMENT ASSOCIATIF ; ASSOCIATION ; COMPETENCE ; POLITIQUE D'ENTREPRISE ; GESTION ; ECONOMIE SOCIALE ; ETUDE DE CAS ; TOURISME ; FRANCEOrganisme Cité Citoyens de la Terre |
Résumé : | Partant du constat que les acteurs associatifs qui se professionnalisent sont pris en tenailles entre leur mission sociale et leurs objectifs économiques, nous avons centré cette recherche sur l’articulation entre la gouvernance et les compétences en milieu associatif, sujet peu traité dans la littérature malgré l’intérêt qu’il présente. La problématique de l’étude est définie ainsi : comment la gouvernance d’une association peut-elle favoriser la réalisation de ses objectifs sociaux et économiques ? Comment les compétences interviennent-elles dans cette perspective ? La grille d’analyse élaborée mobilise deux corpus retenus en finance et en management stratégique : les théories contractuelles de la gouvernance et la théorie des ressources et des compétences qui précise l’approche cognitive de la gouvernance. La partie empirique repose sur une recherche-action réalisée de façon longitudinale auprès de l’association à but non lucratif, Citoyens de la Terre (CT), qui a choisi d’aider des entreprises touristiques de Provence et de Méditerranée à progresser sur la voie de la responsabilité sociale (RSE) et du développement durable (DD). La recherche est présentée sous la forme d’une étude de cas avec design enchâssé car l’association étudiée est ancrée dans de nombreux réseaux de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et de l’économie classique. La méthodologie qualitative suivie est fondée sur la multiangulation des données. Les résultats obtenus confirment certaines hypothèses posées dans la littérature et offrent des avancées enrichissant les connaissances relatives au management et à la gouvernance des associations professionnalisées. Premièrement, l’étude confirme et précise la complémentarité des approches contractuelles et cognitive de la gouvernance en les adaptant au cadre associatif. Elle montre l’intérêt d’une gouvernance équilibrée sollicitant tout à la fois des mécanismes disciplinaires formalisés dans les instances et une démocratie participative qui associe aux processus décisionnels les parties prenantes reconnues comme légitimes. L’article introduit la notion de gouvernance contractuelle aménagée afin de rendre compte des efforts déployés par l’association pour trouver l’équilibre le plus adéquat entre efficience gestionnaire et valeurs militantes en fonction de ses objectifs prioritaires à chaque étape de son cycle de vie. Deuxièmement, l’étude met l’accent sur les compétences qui apparaissent comme des déterminants majeurs de succès du système de gouvernance et du projet associatif. Elle souligne l’intérêt d’une gouvernance centrée sur les compétences qui permet : 1) d’orienter chaque membre vers les activités et les responsabilités où sa contribution sera la plus utile à l’association, 2) de clarifier les responsabilités de chacun en fonction de son statut et de son engagement dans l’association, 3) de clarifier le rôle de chaque instance sur la base de compétences propres, 4) d’assurer les complémentarités de compétences individuelles pour réaliser le projet collectif, 5) d’intéresser les membres en leur proposant des échanges de compétences avec l’association pour un enrichissement mutuel. La maîtrise des compétences se révèle également déterminante dans la réalisation du projet associatif. Dans le cas de CT, l’acquisition, la sélection, le renouvellement et les transferts de compétences sont au cœur du projet associatif. Tel Janus, le dieu romain doté de deux têtes opposées, l’association pivot CT assure des transferts de compétences à double sens entre ESS et économie classique qui sont essentiels à sa mission. Deux pistes de recherche futures sont suggérées en conclusion : poursuivre l’étude auprès d’un échantillon significatif d’organisations de l’ESS afin de parvenir à une généralisation statistique des résultats ; poursuivre les investigations en cours afin d’étudier comment s’effectuent les transferts de compétences en développement touristique durable auprès d’autres acteurs ou d’autres territoires. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-rimhe-2014-4.htm |