Résumé :
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Envisager la mesure des performances sur le registre impératif de la métrologie, comme c'est de plus en plus le cas , n’a pas uniquement un effet « réducteur ». En opérant par les nombres, les formes même de la prescription politique et de la vie en société sont transformées. Ignorer les formes pluralistes de l’évaluation (notamment des politiques publiques), fait disparaitre l’intérêt général des registres de l’efficacité. Les mesures de la performance d’un Etat « prestataire de services » écartent les dimensions civiques ou civiles d’accès aux services pour tous, de bien-être par le travail, de maintien et de consolidation des droits du public. Un Etat prestataire de service se caractérise par une injonction permanente à l’incitation au travail et à l’accroissement de son intensité ; par une représentation économiciste et non citoyenne de l’individu : par une injonction à l’évaluation des performances. Comment a-t-on pu en arriver là , comment sortir, transitoirement et définitivement, de la performance totale ?
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