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Titre : | La réversibilité des actes juridiques : enseignements croisés du droit du travail et du droit des contrats (2024) |
Auteurs : | Hugo Barbier |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Revue de droit du travail (n° 3, mars 2024) |
Article en page(s) : | pp. 175-178 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ LEGISLATION DU TRAVAIL ; CONTRAT DE TRAVAIL ; FRANCE |
RĂ©sumĂ© : | La rĂ©versibilitĂ© des actes matĂ©riels - comme le choix du lieu de travail par exemple - est monnaie courante en droit du travail. Qu'en est-il en revanche de la rĂ©versibilitĂ© des actes juridiques ? Ceux-ci semblent bien plus rebelles Ă la rĂ©version que les actes matĂ©riels. Si l'on peut revenir d'un commun accord sur une convention prĂ©cĂ©demment conclue pour la faire Ă©voluer, tout autre est l'hypothĂšse de la rĂ©versibilitĂ© des actes unilatĂ©raux. Ă ce titre, le droit commun limite les hypothĂšses de rĂ©vocabilitĂ© de l'acte unilatĂ©ral Ă la considĂ©ration pour les attentes lĂ©gitimes qu'il suscite chez son bĂ©nĂ©ficiaire. Ainsi, l'acte testamentaire est librement rĂ©vocable puisqu'il n'engendre pas, a priori, d'attentes lĂ©gitimes chez son destinataire. Plus avant, existe-t-il des possibilitĂ©s de revenir par accord de volontĂ© sur un acte unilatĂ©ral qui aurait fait disparaĂźtre le contrat, comme le licenciement ou la dĂ©mission font disparaĂźtre le contrat de travail ? On sait que depuis une dĂ©cision du 3 mars 2015(1), la Cour de cassation juge qu'« en signant une rupture conventionnelle, les parties [ont] d'un commun accord renoncĂ© au licenciement prĂ©cĂ©demment notifiĂ© par l'employeur », admettant ainsi la possibilitĂ© de renoncer d'un commun accord Ă un licenciement. RĂ©cemment, la Cour a jugĂ© que « lorsque le contrat de travail a Ă©tĂ© rompu par l'exercice par l'une ou l'autre des parties de son droit de rĂ©siliation unilatĂ©rale, la signature postĂ©rieure d'une rupture conventionnelle vaut renonciation commune Ă la rupture prĂ©cĂ©demment intervenue(2) ». Si la solution peut ĂȘtre regardĂ©e comme une simple extension de la solution dĂ©gagĂ©e en 2015 Ă l'hypothĂšse du licenciement verbal - et de la dĂ©mission puisque la Cour vise « l'une ou l'autre partie » -, elle interroge plus substantiellement sur la nature juridique de cette « renonciation commune » Ă l'acte unilatĂ©ral qui a fait disparaĂźtre le contrat(3). C'est Ă livrer des Ă©lĂ©ments d'analyse sur cette intĂ©ressante question qu'est consacrĂ©e la prĂ©sente « Liaison ». |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://www.dalloz.fr/documentation/Document?id=REVTRAV/CHRON/2024/0031 |