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| Titre : | Les excreta urbains : entre valorisation et abandon (fin XVIIIe-début XXIe siècles) (2021) |
| Auteurs : | Sabine Barles |
| Type de document : | Article : document électronique |
| Dans : | Raison Présente (n° 220, 2021/4) |
| Article en page(s) : | pp. 9-18 |
| Langues: | Français |
| Catégories : |
Thésaurus CEREQ MILIEU URBAIN ; ETUDE HISTORIQUE ; FRANCE ; ASSAINISSEMENT VOIRIE ET GESTION DES DECHETS ; RECUPERATION ; CONSOMMATION ; EUROPE |
| Résumé : | La question des déchets urbains a longtemps été intimement liée à (voire confondue avec) celles de la salubrité et du nettoiement de l’espace urbain d’une part, de la gestion des urines et excréments des citadins d’autre part. Son histoire est indissociable de celle des mots qui ont servi et servent encore à les désigner : déchet en français vient du verbe choir (tomber) et désigne dans un premier temps la chute inutile dans un procédé de fabrication – il s’apparente en cela au waste, au refuse et au garbage anglais, au rifiuti italien, au residuo espagnol, à l’Abfall allemand. Cependant, le mot « déchet » n’est pas employé en France pour désigner les excreta urbains avant le xxe siècle et on lui préfère des termes qui mettent l’accent sur le caractère sale ou repoussant des matières concernées – immondice (immondizia en italien) formé sur le latin mundus qui signifie propre, ordure qui vient du latin horridus, horrible – ou qui qualifient les matières qui le constituent – boues françaises, spazzatura italienne, Müll et Schmutz allemands, rubbish anglais qui dériverait de rubble (gravats). En effet, ces matières sont alors loin d’être inutiles, et voient même leur valeur croître en Europe de la fin du xviiie siècle à celle du suivant : valorisation et salubrité vont alors de pair. Les excreta urbains sont par la suite et progressivement dévalorisés, donnant naissance aux déchets proprement dits, catégorie de gestion urbaine qui s’impose dans l’entre-deux-guerres et contribue, dans les années 1960-1970, à la crise environnementale, à laquelle seules des solutions imparfaites sont trouvées. |
| Document Céreq : | Non |
| En ligne : | https://doi.org/10.3917/rpre.220.0009 |
