Accueil
Titre : | Instrumentaliser la connaissance à des fins politiques : Vers l’a-démocratie ? (2014) |
Auteurs : | Robert Salais |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Politiques et management public (vol. 31, n° 4, octobre-décembre 2014) |
Article en page(s) : | pp. 377-383 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ POLITIQUE PUBLIQUE ; SERVICE PUBLIC ; EVALUATION ; INDICATEUR ; DEMOCRATIE ; GESTION DES CONNAISSANCES ; FRANCE |
Résumé : | Les réformes actuelles des politiques et des services publics semblent suivre assez manifestement une logique d’amélioration de la performance de gestion révélée par les indicateurs de performance, les pratiques d’étalonnage (benchmarking) et de compte-rendu (reporting). Elles renforcent l’intégration du principe de concurrence et même au-delà le déploiement d’un processus de privatisation des services publics, voire des politiques publiques pour des raisons de coûts. À ce titre je voudrais évoquer une question qui reste à mon avis encore assez peu étudiée aujourd’hui. En effet, une des interrogations les plus sérieuses concerne la soumission progressive des processus de connaissance collective des problèmes qu’une société doit résoudre à des fins politiques préétablies. Une telle logique conduirait finalement à épuiser la dimension démocratique du débat social en ne préservant que les formes de la controverse au détriment de son contenu. C’est ce que j’appelle l’ a-démocratie , du a privatif grec. Le concept de post-démocratie , employé par certains dont Wolgang Streeck (2014), me paraît à la fois d’un emploi prématuré (si l’on peut dire) et trop vague. La tendance actuelle est de maintenir et d’instrumentaliser les formes institutionnelles ou procédurales de la démocratie, tout en vidant leur pratique de tout contenu et effectivité (Salais, 2014a). La post-démocratie, si elle survient, serait un état pire où seraient mises en question les libertés et droits fondamentaux. Si l’on veut absolument en trouver des prémices, il faudrait les chercher dans les politiques européennes d’immigration et les milliers de morts en Méditerranée portés par l’espoir d’une vie meilleure en Europe, auxquels ces politiques contribuent. (Source : revue) |
Document Céreq : | Non |