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Titre : | Dénouer les ficelles du métier pour connecter les savoirs formels et informels (2009) |
Auteurs : | Marcelle Stroobants |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Techniques & culture (n° 51, 2009/1) |
Article en page(s) : | pp. 164-179 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ QUALIFICATION ; SAVOIR FAIRE ; SAVOIR ETRE ; FORMATION SUR LE TAS ; PROCESSUS D'APPRENTISSAGE |
Résumé : | La qualification professionnelle et les critères qui lui sont associés ont été fortement dépréciés, depuis une vingtaine d’années, sur le marché de l’emploi et dans les milieux de la formation, au nom de compétences « informelles », mobilisées au travail. Celles-ci sont vantées par opposition à la « simple » transmission des connaissances. Sur le terrain, les gens de métiers continuent à affirmer que le savoir-faire ne s’apprend pas ou pas « comme ça », qu’il s’apparente à un don se développant par la pratique. Des stratégies managériales, des préoccupations pédagogiques, des enquêtes sociologiques, des témoignages des principaux intéressés concourent donc à renforcer l’opposition entre savoirs formels et informels. Encore faut-il envisager le processus qui aboutit à distinguer ces deux catégories de savoirs. Car si le savoir-faire résiste à la formalisation, le savoir formel ne résiste pas forcément au savoir-faire. Certaines recherches suggèrent ainsi que la formation scolaire peut ouvrir l’accès à la pratique. Quant aux connaissances académiques, elles ne se mettent pas en œuvre non plus sans cultiver un art implicite. Ni l’inculcation ni l’application d’un mode d’emploi ni même la simple immersion ne suffisent à générer du savoir-faire. Au-delà de l’alternative entre un don ou bien une transmission par instruction, l’apprentissage semble demander une intense activité de mise en compatibilité entre des ingrédients disparates. Le milieu social, l’environnement professionnel, la situation de travail sont riches de ressources techniques susceptibles d’être convoquées dans ce processus. Malgré l’intensité de cette activité, un tel apprentissage ne laisse pas plus de souvenir que des premiers pas ou des premiers mots, lorsque cette transformation va sans dire. En l’absence d’enjeu social explicite, la connaissance semble s’évanouir comme un savoir nul et non avenu. En revanche, les épreuves sociales, les évaluations, les qualifications constituent autant de repères susceptibles de garder la mémoire de tels épisodes et d’intervenir dans leur déroulement. Ainsi construite, la distinction formel/informel pourrait - si elle est présentée comme un ingrédient naturel - perturber la formation de compétences. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-techniques-et-culture-2009-1-page-164.htm |