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Titre : | L'expérience de travail en centre d'appels : aux confins de l'engagement et de la distanciation (2011) |
Auteurs : | Gilles Marcoux |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Relations industrielles / Industrial relations (vol. 65, n°4, automne 2010) |
Article en page(s) : | pp. 654-672 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ CENTRE D'APPEL ; CANADA ; AUTONOMIE PROFESSIONNELLE ; ETUDE DE CAS |
Résumé : |
S'appuyant principalement sur une recension de données qualitatives, cet article vise à mettre en lumière les façons selon lesquelles les agents de service d'un centre d'appel de la région de Montréal parviennent à se dégager certains espaces d'autonomie pour s'engager activement dans le rôle associé à leur travail. Les résultats qui y sont présentés suggèrent que leur activité de travail s'articule autour des notions d'engagement et de distanciation dans une perspective duale. En fait, puisque leur prestation de service se déroule à la frontière de l'organisation et du marché, ils parviennent à mobiliser certaines ressources dans cette zone pour se réapproprier les contraintes pesant sur eux. Ils opérationnalisent cette réappropriation en appliquant les principes d'un engagement instrumental envers l'organisation et de distanciation envers la clientèle ou d'engagement envers la clientèle et de distanciation sociale envers leur entreprise, et ce, selon les comportements des clients qui sont en ligne avec eux. Ces stratégies génèrent des effets bénéfiques temporaires pour eux sur le plan d'une réhabilitation de leur subjectivité puisqu'elles contribuent à les protéger des clients désagréables et à actualiser une volonté de s'affirmer socialement dans leur rôle d'agent de service. En somme, ce jeu de l'engagement et de la distanciation mène à l'édification d'un engagement de leur part envers leur métier. Cet article contribue à l'avancée des connaissances scientifiques puisque, d'une part, il démontre qu'il demeure possible pour ce type de salariés de développer un engagement envers leur métier à partir de l'articulation duale de deux notions a priori contradictoires et, d'autre part, il repousse les courants de l'habilitation et de la domination sociale pour approfondir celui de la dualité en démontrant que ces salariés peuvent se réapproprier les contraintes pesant sur eux même si leur espace d'autonomie s'avère mince et fragile. (Résumé : RIIR) |