Accueil
Titre : | Taylor, la division du travail et les « espèces humaines » : Note de lecture (2022) |
Auteurs : | Nicolas Jounin |
Type de document : | Article : document électronique |
Dans : | Actes de la recherche en sciences sociales (n° 240, 2021/5) |
Article en page(s) : | pp. 48-57 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ TAYLORISME ; DIVISION DU TRAVAIL ; RECIT DE VIE ; ETATS UNISAuteur Cité TAYLOR Frederick Winslow |
Résumé : | Le geste taylorien consiste en une revendication du monopole de la représentation rationnelle de l’activité de travail. Dans les textes de l’ingénieur qui a donné son nom au taylorisme, le scientific management apparaît comme un système statique (une fois qu’il est pleinement déployé), autonome (n’articulant d’autre logique que la sienne, excluant apparemment toute considération sur les propriétés sociales des acteurs), qui met en rapport des figures abstraites (employeur et salariés) enfin réconciliées par un juge de paix (la science des temps et mouvements). Taylor ne donne aucune place analytique à l’articulation entre travail et hors-travail, ou encore aux propriétés sociales des acteurs de son système, en particulier des dispositions constituées en dehors de l’usine. Pourtant, à la faveur d’anecdotes, dont il est friand, mais aussi de réponses à ses détracteurs, Taylor dessine par petites touches un arrière-plan implicite de positions et de dispositions qui dépassent la seule sphère de l’atelier et forment les conditions de possibilité du grand récit qu’il soumet à ses lecteurs. Contrariant la belle image de la transcendance d’un dispositif supposé réconcilier les classes, Taylor mobilise en plusieurs endroits les propriétés sociales des protagonistes de son système (à commencer par lui-même), leur donnant une épaisseur historique dont ils semblaient dépourvus, rappelant des contingences d’ordinaire sous-entendues, et pourtant décisives. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3917/arss.240.0048 |