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Titre : | Les soubassements de la réforme (2017) |
Auteurs : | Frédéric Géa |
Type de document : | Article : document Ă©lectronique |
Dans : | Revue de droit du travail (n° 10, octobre 2017) |
Article en page(s) : | pp. 593-607 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ LEGISLATION DU TRAVAIL ; POLITIQUE DE L'EMPLOI ; NEGOCIATION COLLECTIVE ; FRANCE |
RĂ©sumĂ© : | Reprendre la parole. Tard. ForcĂ©ment trop tard. En dĂ©pit des orientations qui avaient pu ĂȘtre prĂ©sentĂ©es en amont, les ordonnances de rĂ©forme du droit du travail ont Ă©tĂ© enfantĂ©es dans un contexte pour le moins singulier. Point de nĂ©gociation, mais une « concertation » orchestrĂ©e sur le mode bilatĂ©ral - et oral. Avec l'obsession du secret. Celle aussi du contre-pied, tant il est manifeste que la mĂ©thode a Ă©tĂ© conçue en cherchant Ă Ă©viter les maladresses qui avaient prĂ©sidĂ© Ă la fabrique de la « loi Travail », dont, malgrĂ© tout, les discussions, y compris hors du Parlement, avaient permis de faire Ă©voluer le contenu. Reprendre la plume. Pour dĂ©crypter une rĂ©forme, imaginĂ©e en tenant Ă l'Ă©cart les professeurs de droit du travail. Pourquoi ? Pour Ă©viter des fuites. Pour aller de l'avant et respecter l'Ă©chĂ©ance fixĂ©e Ă l'horizon de la fin de l'Ă©tĂ©. Pour consolider ce qui avait pu ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme de simples « pistes », et affermir les choix, Ă la faveur des arbitrages de l'ombreNote de bas de page(1). En somme, pour se dĂ©rober Ă l'impĂ©rieuse exigence d'un dialogue, oĂč pourtant se bĂątit le sens. Notamment le sens de l'action, par la comprĂ©hension de ce l'on fait - de ce que l'on dĂ©fait. La discussion voire la critique peut aussi ĂȘtre servante de la volontĂ© rĂ©formatrice, Ă condition de la vouloir Ă©clairĂ©e. Reprendre la rĂ©flexion - une fois dĂ©passĂ© le stade de la primo rĂ©ception du contenu de ces ordonnances, tel que le dĂ©voilait leur projet - mais pas forcĂ©ment les discours ayant entourĂ© la loi d'habilitationNote de bas de page(2) qui fonde. Trouver la bonne « tonalitĂ© ». Comprendre, mais en veillant Ă conserver un regard critique. Refuser que l'argumentation ne se dissolve dans une rhĂ©torique prompte, afin d'arracher la persuasion des ingĂ©nus ou des non-initiĂ©s, Ă s'autoriser approximations et contre-vĂ©ritĂ©s en tous genres. Ne pas admettre la marchandisation des idĂ©es ou du droit ni leur dĂ©tournement Ă des fins politiques. Analyser, en Ă©vitant les procĂšs d'intention. Critiquer peut-ĂȘtre, mais avec la conscience de ce que l'avenir, sa construction, rendent souvent irrĂ©mĂ©diables les secousses, et que les juristes ne sont pas mieux placĂ©s que d'autres pour saisir l'indicible. Car il convient de prendre au sĂ©rieux l'ambition de cette rĂ©forme, aussi dĂ©mesurĂ©e soit-elle : celle d'impulser un changement de paradigme en droit du travailNote de bas de page(3). Cette hypothĂšse appellera, dans les mois Ă venir, discussions et Ă©valuation. Ă contretemps, malheureusement... (Source : revue) |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | http://www.dalloz.fr/documentation/Document?id=REVTRAV/CHRON/2017/0178 |