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Titre : | Une sociologie herméneutique ? (2023) |
Auteurs : | Jean-François Côté, dir. ; Johann Michel, dir. |
Type de document : | Article : document électronique |
Dans : | Sociologie et sociétés (Vol. 53, n° 1-2, printemps–automne 2021) |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ SOCIOLOGIE ; FRANCE ; SCIENCE SOCIALE |
Mots-clés: | Herméneutique |
Résumé : | La sociologie est restée historiquement éloignée de l’herméneutique. Comme approche spécialisée, l’herméneutique moderne s’est constituée, principalement dans les pays de langue allemande, autour de l’interprétation de textes littéraires de l’Antiquité classique (philologie), de corpus religieux (exégèse) et juridiques (jurisprudence). Si elle pouvait être l’œuvre de philosophes, elle n’avait rien de spécialement philosophique dans son objet : elle était le fait d’érudits soucieux de comprendre méthodiquement des textes. L’herméneutique moderne s’est plus précisément affirmée dans l’ambition de fonder une théorie générale de l’interprétation du discours (voir Schleiermacher, 1989 : 73-78), en proposant des méthodes rigoureuses d’analyse (interprétation grammaticale, interprétation psychologique) des textes. Éloignée au départ de l’enquête sociologique à strictement parler, elle conservait toutefois, par son ancrage philologique, des liens très étroits avec la discipline historique. L’herméneutique allait prendre par la suite (surtout à partir de la seconde moitié du xixe siècle) un ascendant supplémentaire dans sa confrontation de plus en plus directe avec les sciences — en particulier avec la montée des sciences naturelles et du positivisme de leur méthode. Le débat sur l’herméneutique s’est ainsi cristallisé, à la faveur du néokantisme alors régnant, autour de l’opposition épistémologique entre expliquer et comprendre, dans l’objectif de démarquer la compréhension des « sciences de l’esprit » de l’explication propre aux « sciences de la nature » (voir Dilthey, 1988 : 41-73). Mais le déploiement des diverses orientations de la philosophie du langage qui allait traverser les préoccupations contemporaines, dans la recherche des nouveaux fondements de la réflexion excentrés de la stricte subjectivité individuelle, de même que les transformations sociétales accompagnant les fondements constitutionnels (et donc textuels) des sociétés, sont venus changer la donne. |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://www.erudit.org/fr/revues/socsoc/2021-v53-n1-2-socsoc07817/ |