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Titre : | Du discours scientifique au dialogue entre praticiens : rupture et emprunts (1985) |
Auteurs : | Jean-Pierre Darré |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Formation emploi (n° 12, octobre-décembre 1985) |
Article en page(s) : | pp. 11-16 |
Langues: | Français |
Catégories : |
Thésaurus CEREQ CHAMP PROFESSIONNEL ; RECHERCHE ACTION ; ACTIVITE ECONOMIQUE ; ACTIVITE DE RECHERCHE ; AGRICULTURE ; FRANCE |
Résumé : |
Les changements actuels dans le monde agricole tendent à réduire les spécificités et du rural et de l'agricole. Du rural, parce que les communes rurales cessent d'être dans leur généralité dominées par les activités agricoles, et de l'agricole, parce que les agriculteurs d'une commune, au lieu d'être simplement des gens d'un pays se différencient et deviennent de fait un groupe professionnel, comme pourrait l'être tout autre groupe professionnel visible localement.
Cette émergence, par différenciation, du groupe professionnel agricole dans les communes (le niveau communal se révèle rester, de fait, un niveau privilégié d'échanges entre agriculteurs) s'accompagne d'un autre phénomène : l'accroissement, pour les agriculteurs, de la nécessité de coopérer dans le domaine de l'élaboration des idées, de la réflexion pour concevoir les choses et évaluer les actes. Cette part de conception peut, on le sait, être assurée par ceux qui exécutent les activités normalisées, ou par d'autres. Dans l'agriculture, la tendance aujourd'hui est visiblement à l'accroissement de la division du travail entre concepteurs et exécutants, cependant les possibilités d'alternative y sont encore beaucoup plus ouvertes que dans d'autres secteurs. La question que nous nous posons, en ce qui concerne les enseignements agricoles, est la suivante : dans quelle perspective se place-t-on, celle d'une accentuation de la division du travail conception-exécution, ou celle d'une augmentation de maîtrise de leur travail par les exécutants eux-mêmes ? Nous montrons que, si l'on cherche l'augmentation de maîtrise, alors on doit se poser la question de savoir comment on peut aider les agriculteurs dans cette activité de connaissance, comment on peut les préparer à le faire, comment on peut former des agents capables de les assister. Une telle orientation suppose en premier lieu une formation des enseignants tournée vers le processus de recherche et l'élaboration des problématiques, et non seulement vers les résultats et leur transmission, tournée vers la connaissance des règles de composition du discours scientifique, et non seulement vers la connaissance du discours accompli. Nous voudrions nous arrêter à une question qui nous paraît centrale dans la situation actuelle. Elle peut se formuler ainsi : comment peut-on associer aux formes d'élaboration des connaissances dans les groupes d'agriculteurs (élaboration dans le dialogue, et à partir des systèmes de pensée existants) les exigences propres à la raison scientifique d'aujourd'hui, dont les techniques actuelles portent nécessairement la marque ? |
Document Céreq : | Non |
En ligne : | https://doi.org/10.3406/forem.1985.2042 |
Documents numériques (1)
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